• Bonjour à toutes et à tous !

    Aujourd'hui, une autre oeuvre classique du répertoire choral : le stabat mater de Pergolèse.

    J'en ai choisi un extrait, le début, qui me semble très représentatif de l'oeuvre mais je vous invite à aller écouter la suite (avec ces deux chanteurs : Andreas Scholl et Barbara Bonney qui pour moi font la meilleure version de ce satabat mater) que vous trouverez facilement sur youtube. Je me passe de commentaires (pour l'instant) et vous laisse découvrir cela !

     

    Silence religieux...

    Que c'est beau ! Je suis incapable de l'écouter et encore moins de le chanter sans pleurer ( je suis trop sensible ^^).

    Donc cette oeuvre est écrite pour 2 voix de femmes mais est ici chanté par un homme de tessiture haut de contre et une femme. C'est très courant que des hommes chantent à la place des femmes dans la musique baroque. Pour moi ce qui rend cette pièce si émouvante, c'est l'enchaînement des tensions et de leurs résolutions. En effet, les deux voix dissonent (tension harmonique) avant que l'une d'entre elles change de note ce qui résout la tension. On ressent tout à fait la douleur de la mère auprès de la croix de son fils. On souffre et on frissonne de chagrin (enfin pour ma part).

    C'est selon moi une des meilleures mise en musique du "stabat mater". Ce premier morceau, le premier à apparaître dans l'oeuvre a pour texte Stabat mater dolorosa Juxta crucem lacrimosa dum pendebat filius ce qui signifie Elle était debout, la Mère, malgré sa douleur, En larmes au pied de la croix, tandis que son Fils subissait son calvaire.

    Voilà ! J'espère que cet extrait vous a plu, vous a donné envie d'aller écouter la suite du stabat mater et qu'il ne vous a pas déprimé pour la journée (a oui c'est pas très gai tout ça !!)

    A bientôt

    User22


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  • Bonjour à toutes et à tous, 

    Aujourd'hui, je vous propose de découvrir un prélude pour piano de Chopin. J'ai choisi le XVème car c'est un de ceux que je connaît le mieux pour l'avoir joué et aussi pour sa "petite histoire". 

    Je ne vais pas ici vous détailler la vie de Frédéric Chopin comme je le ferai dans un très prochain article que je publierai dans la rubrique "portraits d'artistes" mais cependant quelques connaissances sont à avoir concernant la vie de ce compositeur français afin de mieux comprendre cette oeuvre. 

    Frédéric Chopin eut durant sa vie une longue liaison passionnée avec l'auteure française George Sand (de son vrai nom Camille Maupin). Ils passèrent plusieurs années de vie commune dans une villa à Majorque (îles Baléares - Espagne) dans laquelle vous pouvez d'ailleurs admirer aujourd'hui le piano sur lequel Chopin composa ce prélude. Il le composa par un soir d'orage. Son amante était descendue à lPalma et ne revenait point tandis que l'orage faisait rage. Voici d'ailleurs pour accompagner votre écoute ce que George Sand écrivit de ce prélude : 

     

    « Il y en a un qui lui vint par une soirée de pluie lugubre et qui jette dans l’âme un abattement effroyable. Nous l’avions laissé bien portant ce jour là, Maurice et moi, pour aller à Palma acheter des objets nécessaires à notre campement. La pluie était venue, les torrents avaient débordé; nous avions fait trois lieues en six heures pour revenir au milieu de l’inondation, et nous arrivions en pleine nuit, sans chaussures, abandonnés par notre voiturier, à travers des dangers inouïs. Nous nous hâtions en vue de l’inquiétude de notre malade. Elle avait été vive en effet, mais elle s’était figée comme une sorte de désespérance tranquille, et il jouait son admirable prélude en pleurant. En nous voyant entrer, il se leva en jetant un grand cri, puis il nous dit d’un air égaré et d’un ton étrange : « Ah! je le savais bien que vous étiez morts! » Quand il eut repris ses esprits et qu’il vit l’état dans lequel nous étions, il fut malade de spectacle rétrospectif de nos dangers ; mais il m’avoua ensuite qu’en nous attendant il avait vu tout cela dans un rêve, et, que ne distinguant plus ce rêve de la réalité, il s’était calmé et comme assoupi en jouant du piano, persuadé qu’il était mort lui-même. Il se voyait noyé dans un lac, des gouttes d’eau pesantes et glacées lui tombaient en mesure sur la poitrine, et quand je lui fis écouter ces gouttes d’eau qui tombaient effectivement en effet en mesure sur le toit, il nia les avoir entendues. Il se fâcha même de ce que je traduisais par le mot d’harmonie imitative. Il protestait de toutes ses forces, et il avait raison, contre la puérilité de ces imitations pour l’oreille. Son génie était plein des mystérieuses harmonies de la nature, traduites par des équivalents sublimes dans sa pensée musicale et non par une répétition servile de chants extérieurs. Sa composition de ce soir-là était pleine des gouttes de pluie qui résonnaient sur les tuiles sonores de la chartreuse, mais elles s’étaient traduites dans son imagination et dans son chant par des larmes tombant du ciel sur son cœur.» 

    Je n'ai rien à ajouter sur cette note de l'auteure qui exprime tout à fait l'esprit du prélude en parallèle avec celui de sa composition. Bonne écoute : 

     

     

    Ce prélude porte selon moi très bien son nom. Au delà des circonstances de sa composition, la présence de toutes ces notes qui apparaissent de manière assez régulière produisant presque un effet de balancement sont une excellente mise en musique de la pluie. Un peu plus loin, on ressent l'inquiétude maladive de Chopin avec une entrée plus grave plus puissante de notes ténébreuses et une harmonie qui devient plus tendue avec une mélodie plus pressante. Puis un retour au calme avec la pluie qui revient douce et lyrique, charmante.

    Le fait de connaître l'anecdote concernant la composition de ce prélude peut paraître assez inutile mais m'a permis de mettre un sens sur les notes que je jouait et je pense, de l'interpréter beaucoup mieux que ce que j'aurai pu faire sans connaître l'"histoire". Il est vraiment important pour moi (et ceci n'est qu'un avis personnel) que je puisse me raconter une histoire en écoutant une oeuvre et cela me la rend plus agréable familière et touchante. N'hésitez pas à réagir sur le sujet en commentaires.

    Musicalement vôtre

    User22


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  • Bonjour à toutes et à tous ! 

    L'heure est venue d'inaugurer un autre volet de mon blog : la musique classique. Etant choriste depuis longtemps dans un endroit génial j'ai choisi de faire un petit clin d'oeil au choeur Debussy en inaugurant cette rubrique par le cantique de jean racine. Cette oeuvre est un "grand classique" du répertoire choral. Elle est écrite pour 4 voix (sopranes, altos, ténors et basses) et pour orchestre à cordes bien qu'il existe une version avec un accompagnement pour orgue. Fauré compose ce cantique pour son examen du conservatoire et n'a alors que 19 ans !  Je me passe de tout autre commentaire pour l'instant et vous laisse découvrir cette oeuvre.

     

     Sentez-vous comme moi le charme de cette musique enchanteresse retomber comme par magie alors que vous revenez sur terre ? 

    C'est toujours difficile de savoir quoi dire après quelque chose d'aussi beau et aussi touchant mais pour commencer je tiens à vous faire part de mes quelques remarques et impressions personnelles sur cette pièce. 

    Tout d'abord cette pièce m'inspire calme et sérénité dès le début dans une évolution guidée par l'entrée successive des 4 pupitres. La prière de ces douces voix me fait frissonner et on a l'impression que notre esprit s'envole vers le l'azur du ciel le plus pur quand soudain arrive "le feu de ta grâce puissante". C'est un moment de tension au niveau du texte et Fauré met cela en musique avec une tension harmonique qui se traduit par des dissonnances (des dissonances sont des sons qui "frottent"). Puis, résolution de cette tension avec les voix de femmes qui ramène une atmosphère de rêverie. Ensuite, reviennent les entrées successives des 4 voix qui témoignent d'une puissance et d'une unité qui est également très belle.  On revient ensuite sur le thème du départ. C'est une deuxième couplet. Le morceau se résout dans le calme instauré dès les premières notes. 

     

    J'ai tenu à vous faire part de ses impressions car cette musique fait partie des morceaux qui "me prennent aux tripes" et me font vibrer et ressentir de nombreuses émotions.

    Voici le texte du cantique de jean Racine (composé par gabriel Fauré ET PAS PAR JEAN RACINE SVP !!!) car bien que chanté en français, on ne comprend pas toujours tout.

     

    Verbe égal au Très-Haut, notre unique espérance,
    Jour éternel de la terre et des cieux,
    De la paisible nuit nous rompons le silence :
    Divin Sauveur, jette sur nous les yeux.
    Répands sur nous le feu de Ta grâce puissante ;
    Que tout l'enfer fuie au son de Ta voix ;
    Dissipe le sommeil d'une âme languissante
    Qui la conduit à l'oubli de Tes lois!

     

    Ô Christ ! sois favorable à ce peuple fidèle,
    Pour Te bénir maintenant rassemblé ;
    Reçois les chants qu'il offre à Ta gloire immortelle,
    Et de Tes dons qu'il retourne comblé.

    Alors on ne se sent pas mieux après ce cantique ?

    Je publierai bientôt un article sur ce compositeur extraordinaire qu'est Gabriel Fauré. N'hésitez pas à donner votre propre ressenti sur ce morceau en commentaire.

    A bientôt

    user22

     

     


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